La part des ténèbres

4^ème de couverture :

Tu croyais pouvoir te débarrasser de moi. Tu pensais qu’avec un enterrement bidon pour mes fans et pour la presse, tout serait réglé. Tu te disais : « Ce n’est qu’un pseudonyme, il n’existe même pas ». Tu te disais : « Fini George Stark, maintenant consacrons nous à la vraie littérature… ». Pauvre naïf ! Ca a dû te faire un choc quand tu as vu la fausse tombe grande ouverte, hein ? Et cette série de meurtres abominables ? Exactement comme dans nos romans ! sauf que cette fois, c’est réel, bien réel.

Non, ne t’imagine pas que tu vas pouvoir te débarrasser si facilement de moi. Je suis ton double, ta part des ténèbres…et j’aurais ta peau !

Mon opinion :

Ce livre va certainement constituer pour moi l’un de mes favoris de l’œuvre de King.

King fait ici, bien avant L’histoire de Lisey, une réflexion sur l’imaginaire des auteurs, leur monde intérieur. L’histoire est tout à fait étonnante et même si on se trouve dans un livre fantastique, je me suis demandée tout du long par quelle pirouette il allait la terminer. Le héros est complexe, King nous démontrant que tout homme à une face cachée, les auteurs plus que tout autre.

Le héros et sa souffrance m’ont fait pensé au héros dead zone, pris dans un engrenage qu’il ne contrôle plus.

Le coté « médical » du livre n’est pas totalement imaginaire. Vous trouverez des infos sur ce genre de curiosité médicale en cherchant à kyste dermoïde ou tératome, ou une variante  en cherchant à lithopédion.

King met en scène un auteur de livre. Il est dit qu’un auteur ne doit pas faire de personnages écrivains, car le lecteur aurait du mal à s’y identifier. Mais cette règle n’est pas pour King, puisque ses meilleurs personnages sont romanciers ( Misery, sac d’os).

La part des ténèbres occupe une place particulière dans l’œuvre de King, puisqu’il a lui-même utilisé le pseudonyme de Richard Bachman.

Outre son métier et l’aspect psychologique particulier du recours à un pseudonyme, La part des ténèbres contient une autre part autobiographique : King a connu ce qu’il appelle dans le roman un « orduroïde », c'est-à-dire un « passioné » qui ne lache pas sa proie jusqu’à ce qu’il trouve un morceau de vie à déchiqueter : Un passioné de ce type avait examiné les formulaires de copyright pour  King et Bachman et avait remarqué que les deux noms figuraient ensemble par inadvertance  en copyright de Rage. Ce « fan » a écrit à King en lui faisant part de sa découverte, un article spéculatif sur les deux auteurs est paru et tout cela à conduit King à se dévoiler plus tot qu’il ne souhaitait le faire. Tout ceci est repris dans la part des ténèbres, et nous aide à plonger dans l’histoire.

Je vous en recommande la lecture, c’est du grand King.