Histoire de Lisey

Résumé :

Pendant 25 ans, Lisey a partagé les secrets les angoisses de son mari. Romancier célèbre, Scott Landon était un homme extrêmement complexe et tourmenté. Il avait tenté de lui ouvrir la porte du lieu, à la fois terrifiant et salvateur, où il puisait son inspiration. A sa mort, désemparée, Lisey s’immerge dans les papiers laissés par Scott, s’enfonçant toujours plus loin dans les ténèbres qu’il fréquentait.

Mon opinion :

Ce livre me laisse une impression contrastée.

Un sentiment attachant tout d’abord car c’est un livre profondément intime, un voyage dans l’amour fusionnel d’un couple qui a inventé une sorte de langage personnel compréhensible seulement par lui. Le talent de King est tel pour visiter les états d’ames des gens, qu’on se doute que le portrait psychologique est riche, tiraillé entre douleur de la perte de l’être aimé, désir de s’en sortir, et ennuis du quotidien. Le ton du livre est si intime, qu’il y a certainement une part de vérité dans cette tentative d’explication du génie artistique. Et l’explication est séduisante.

L’autre sentiment que procure la lecture de ce livre est l’agacement. L’omniprésence de néologismes fait qu’on se perd un peu, que le livre est difficile à aborder. Ce qui me conduit vers une déception , car une note de la traductrice en fin de livre (traduction qui n’a pas du être évidente tout de même…) me laisse à penser que la traduction est éloignée du texte original. Et ça….ma foi….ça me dérange un peu. Mais encore une fois, je ne vois pas comment il aurait pu en être autrement avec ce vocabulaire spécial.

Le livre met du temps à démarrer (euh…250 pages environ…), vraiment beaucoup de temps. J’ai plusieurs fois été tentée d’arrêter, mais je me suis accrochée. Et j’ai bien fait, car la dernière partie du livre est très bonne. L’élément fantastique met du temps à arriver, mais il est bien là.

Au fur et à mesure de la lecture, je me suis demandée si ce livre ne constituait pas un clin d’œil à Clive Barker, que King apprécie beaucoup. C’est ce qui a fait que je me suis accrochée à la lecture : Plusieurs thèmes du livre sont des thèmes barkeriens par excellence.

L’un des thèmes chers à King a dans ce livre la place d’honneur : l’enfance et ses blessures. Il aborde ça avec tant de franchise et de vérité, que le lecteur ne peut qu’être touché.

A noter aussi la présence de nombreux clin d’œil à l’œuvre de King lui-même par des noms de lieu (l’héroine passe en voiture à proximité de Castel Rock), où des allusions diverses.

Je n’en dirais pas plus pour ne pas déflorer ce livre. Il est, je pense, réservé aux amateurs avertis de King car il est difficile d’abord. C’est un livre riche, très intime, très fort qui montre le talent de King à se placer dans la peau d’une femme et à intérioriser.

Je suis contente d’avoir lu ce livre, mais je ne pense pas qu’il plaira à tous. Tout dépend ce que l’on admire dans le talent de King, et ce que l’on recherche en le lisant.